« Al ikhtiyar » du Théâtre régional de Saïda Le dilemme de choisir entre le confort et l’engagement

La pièce « Al Ikhtiyar » (le choix) a été présentée, jeudi 26 décembre à 15h, à la grande salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), à la faveur de la compétition de la 17e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP).
Produite par le Théâtre régional Sirat-Boumediene de Saïda, dans le cadre du programme de célébrations du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, cette œuvre écrite par Mohamed Bourahla, et mise en scène par Mohamed Frimehdi, explore le dilemme d’El Hadi, un jeune médecin algérien durant la Révolution. Déchiré entre l’option qui s’offre à lui de libérer son pays en rejoignant ses frères moudjahidine, la stabilité qu’il pense avoir dans sa vie actuelle, et la paralysie causée par ses traumatismes passés, il vit dans le doute et la confusion.
El Hadi croit fermement à la cause de son peuple pour l’indépendance, mais il hésite à se joindre à lui par crainte de bouleverser sa vie et l’équilibre de sa famille. Il veut avoir le choix, veut que son engagement soit total, réfléchi et sans le moindre doute. Ses souvenirs des tortures et humiliations du colonisateur français freinent ses désirs et ébranlent son sens du discernement.
Meriem, son épouse, a, elle, choisi de soutenir activement la lutte pour l’indépendance, incite son mari, parfois avec fermeté, à s’engager dans la lutte armée. L’arrivée de Houria et Khaled, deux militants à l’engagement inébranlable, viendra complexifier davantage la situation d’El Hadi, alors confronté à ses démons intérieurs.
D’une durée de 60 minutes, la pièce plonge le spectateur au cœur de la guerre de libération nationale, à travers une série de scènes qui rendent hommage au combat du peuple algérien et dévoilent les atrocités commises par le colonisateur français. Plus que le texte lui-même, la notion de « choix » imprègne toute la mise en scène.
La scénographie de Abdellah Kabiri et de Mohamed Frimehdi utilise des formes géométriques et un sablier pour illustrer le tourbillon des pensées et des émotions qui agitent le personnage principal. Ce drame psychologique interroge la notion d’engagement, rappelant que toutes les couches de la population algérienne, de toutes conditions sociales, ont pris part à la lutte pour l’indépendance. La pièce a été interprétée avec brio par les comédiens Djamel Aouane (qui signe ici son premier rôle au théâtre), Sara Razika, Fethi Mebarki, Mohamed Kadem, Abbassia Amiri, Hamid Bouguetouf et Réda Takherist.