Ali Tamert, metteur en scène : « La Révolution n’était pas celle d’un roi qui a perdu son royaume, mais celle d’un peuple uni »

Le personnage principal évolue au fil de la pièce. Comment cette transformation reflète-t-elle les valeurs de la Révolution algérienne ?

Au départ, le personnage principal est motivé par un désir de vengeance personnelle après la perte tragique de sa fiancée. Mais au fur et à mesure de son parcours, il prend conscience de l’ampleur de la lutte et de son appartenance à une cause collective. Cette évolution symbolise le passage d’une révolte individuelle à un engagement pour la liberté et l’indépendance de tout un peuple. La Révolution n’est plus simplement une quête de justice pour lui, mais un combat pour la dignité et la liberté de la nation algérienne.

Dans la pièce, le personnage principal passe d’un désir de vengeance à un engagement révolutionnaire plus large. Qu’est-ce que vous souhaitiez transmettre à travers cette évolution de son personnage ?

Notre Révolution a été une lutte populaire, qui a rassemblé aussi bien les femmes que les hommes. La femme algérienne, tout comme l’homme, a pris part à cette dernière. Le petit enfant, lui aussi, a joué son rôle, tout comme les étudiants. La Révolution n’était pas celle d’un roi qui a perdu son royaume, mais celle d’un peuple uni, ce qui a fait de l’Algérie un véritable phare pour les révolutionnaires.

La pièce intègre des éléments de comédie dans un contexte dramatique. Pourquoi avoir fait ce choix ?

En tant qu’auteur et dramaturge, je crois que dans chaque tragédie, il y a un besoin de respiration, un espace où la tension peut être relâchée. De même, dans la comédie, la tragédie peut se dissimuler sous des apparences légères. J’ai voulu offrir une image complète de la vie des révolutionnaires, qui étaient des êtres humains avant tout. Ils avaient leurs moments de légèreté et de joie, mais dès que la situation l’exigeait, ils devenaient des combattants déterminés. Ce mélange de comédie et de tragédie permet de montrer l’humanité des personnages, leur équilibre entre la vie quotidienne et l’engagement dans la lutte.