« Aqd el Jawhar » du Théâtre national algérien L’écho d’une lutte intemporelle pour la justice et la liberté

La pièce « Aqd el Jawhar » (Collier de perles), un hommage à la résistance algérienne face à l’invasion coloniale de 1830. Écrite par le regretté M’hamed Benguettaf et mise en scène par Haïder Benhassine, cette création artistique revisite une période fondatrice de l’histoire nationale, où le peuple algérien a montré une détermination sans faille à défendre sa terre et son identité.
La pièce est soutenue par une chorégraphie de Youcef Meftah. et une musique signée Abderrahmane Bensalem, transporte les spectateurs dans les premiers temps de la résistance algérienne. Elle met en lumière les luttes, les sacrifices et les espoirs des Algériens face à un envahisseur décidé à imposer sa domination. Les tableaux scéniques dépeignent les souffrances d’un peuple mais aussi sa résilience, son courage et son attachement indéfectible à la liberté.
Les dialogues, empreints de poésie et d’émotion, portent la marque du talent de M’hamed Benguettaf. Chaque mot est une arme dans cette bataille culturelle, rappelant que la lutte pour l’indépendance ne se limite pas aux champs de bataille, mais inclut également un combat intellectuel et spirituel.
Haïder Benhassine utilise l’espace théâtral de manière à maximiser la présence des 27 comédiens sur scène. Ces derniers occupent toute la surface, des avant-scènes aux côtés cours et jardin, créant une dynamique collective qui immerge le spectateur dans l’action. La halqa, configuration circulaire traditionnelle, sert de cadre symbolique, intégrant acteurs et spectateurs dans une interaction émotionnelle forte.

Au-delà de l’histoire, « Aqd el Jawhar » délivre un message intemporel : la liberté ne se donne pas, elle se conquiert. À travers les sacrifices de ses personnages, la pièce rappelle que l’indépendance de l’Algérie est le fruit de décennies de luttes, marquées par la douleur, mais aussi par une foi inébranlable en un avenir meilleur.
Cette production du TNA ne se contente pas de raconter le passé, elle interroge aussi le présent. Elle invite à une réflexion sur l’importance de préserver la mémoire collective et de continuer à défendre les valeurs d’émancipation et de dignité humaine.