« FI EL MINTAQA » DE MASRAH EL HARA Une approche originale de la cause palestinienne

La pièce « Fi el Mintaqa » (dans la région) a été présentée samedi 28 décembre à 17h au Théâtre d’Alger-Centre, dans le cadre du programme OFF (hors compétition) de la 17e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP).
Cette œuvre, produite par l’association culturelle El Hara de Bousmail (Tipaza), a été mise en scène par Dadi Abderraouf, qui a également signé la scénographie. Le texte de la pièce est inspiré de l’œuvre du dramaturge américain Eugene O’Neill, tandis que la distribution réunit de jeunes talents, notamment Adel Temmar, Nadjib Temmar, Naïm Asnine, Ilyes Touhami, Omar Idjlidayen et Ilyes Mechentel.
Ce spectacle aborde la cause palestinienne d’une manière inédite, en offrant une vision moderne et allégorique de la situation. La pièce raconte l’histoire d’un groupe de personnes qui, enfermées sous terre dans une sorte de laboratoire, sont impliqués dans une opération secrète. Au fur et à mesure que l’intrigue progresse, des doutes commencent à s’insinuer et à s’infiltrer dans les cœurs des membres du groupe, les éloignant peu à peu de leur mission initiale et les poussant à se soupçonner mutuellement de trahison. La pièce, sans grandiloquence et sans slogans dans son propos, se concentre sur l’utilisation subtile de la guerre de l’information et des cyber-attaques pour illustrer les défis contemporains du monde arabe, en particulier dans le contexte de divisions internes. La symbolique des fractures au sein du groupe est incarnée par le personnage de Youcef, un hacker, qui devient la cible de soupçons de la part de ses compagnons.
Ce spectacle, qui mêle à la fois tensions psychologiques, technologies modernes et enjeux stratégiques, est ouvert à diverses interprétations. Il aborde la cause palestinienne, mais propose également une réflexion plus large sur la condition humaine, en particulier les effets destructeurs du doute, de la méfiance et de l’égoïsme qui rongent l’âme humaine. L’œuvre se distingue par sa capacité à susciter le questionnement, et propose également des moments émouvants et pleins d’humanité, ainsi que des images réelles de la tragédie de Ghaza, qui subit un génocide perpétré au vu et au su du monde par l’entité sioniste.
Il y a lieu de signaler, enfin, que l’association culturelle El Hara a été fondée fin 2017 et se consacre particulièrement à la formation.