Haïder Benhassine, metteur en scène de « Aqd el Jawhar » « J’ai choisi de laisser l’espace ouvert car cela fait partie intégrante de la vie des comédiens »

Quels sont les éléments clés qui définissent la construction artistique de « Aqd el Jawhar » ?

La construction artistique que j’adopte découle d’une logique propre. J’ai un raisonnement, une approche qui guide mon travail, et à partir de là, je définis les objectifs esthétiques et émotionnels que je veux atteindre. Après une phase de recherche approfondie, je m’efforce de provoquer à la fois une introspection personnelle et une réaction chez le spectateur. C’est le travail technique, minutieux et réfléchi, qui finit par s’imposer comme une évidence.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir l’espace scénique dans cette mise en scène ?

J’ai choisi de laisser l’espace ouvert car cela fait partie intégrante de la vie des comédiens, et j’ai voulu partager cet aspect avec le public. Il est essentiel, en tant que praticiens du théâtre, de s’accorder sur une simplification des concepts liés à l’acte théâtral. Cet acte repose sur des actions porteuses d’un état psychologique précis et visant un objectif déterminé. Ces actions, qu’elles soient physiques ou verbales, s’articulent autour d’un désir ou d’une intention. C’est en bâtissant cet état psychologique que l’on génère le désir, l’objectif, et le mouvement. Pour moi, jouer ne consiste pas seulement à atteindre cet objectif, mais aussi à naviguer entre les obstacles qui se dressent sur le chemin.

En quoi la configuration de l’espace scénique joue-t-elle un rôle dans la narration et la perception de l’œuvre par le public ?

Il s’agit simplement d’un aspect esthétique. Les comédiens n’ont pas de caractères très définis, ce sont plutôt leurs propres traits de caractère qui ressortent. Nous avons travaillé à la fois sur l’horizontalité et la verticalité, tout comme sur la levée du rideau, la mise en espace du texte, ainsi que sur l’éclairage.