Lahcen Chiba, metteur en scène de la pièce « Les Revenants de la Guerre » « La cause palestinienne est profondément ancrée dans notre identité »

Comment avez-vous intégré ces différentes écoles dans le jeu des acteurs et la scénographie ?

Nous avons cherché à équilibrer ces influences de manière harmonieuse. Par exemple, l’approche de Vsevolod Meyerhold (dramaturge russe) se reflète dans la gestuelle précise et expressive des acteurs, qui traduit les émotions et les conflits intérieurs sans dépendre uniquement des dialogues. L’idée du théâtre dans le théâtre, inspirée par Bernard Leach, se manifeste à travers des mises en abyme qui renforcent l’introspection des personnages. Enfin, l’esthétique constructiviste a guidé la conception des décors et des éléments scéniques, en privilégiant des structures géométriques épurées qui servent à la fois de cadre et de symbole pour les dilemmes des protagonistes.

En quoi l’évocation de la Palestine résonne-t-elle avec l’histoire et les valeurs algériennes dans votre pièce ?

Nous sommes un peuple résistant. Entre 1830 et 1954, nous avons mené 14 Révolutions sans jamais céder. En tant qu’Algériens, nous sommes naturellement solidaires de toute lutte contre le colonialisme, et la cause palestinienne est profondément ancrée dans notre identité. Cette pièce est aussi un hommage au regretté Mohamed Boudia, un homme de théâtre qui a été un pont entre l’Algérie et les mouvements de résistance palestiniens.

Pensez-vous apporter des modifications à la pièce lors des prochaines représentations ?

Si les conditions et les moyens nécessaires sont réunis, nous n’hésiterons pas à le faire. Une œuvre vivante mérite toujours d’être affinée pour répondre aux attentes du public et sublimer le message qu’elle porte.