La pièce « Sarkhat El Oussoud » (Le Cri des lions) du Théâtre Régional d’Aïn Defla a été présentée, le 21 décembre 2024, dans le cadre de la compétition du 17e Festival national du théâtre professionnel (FNTP). Ce drame révolutionnaire, mêlant tragédie et expérimentation artistique, rend hommage à la mémoire collective tout en mettant en lumière le rôle des Français libres ayant soutenu la lutte pour l’indépendance.
Mise en scène par Sid Ahmed Kara et adaptée par Souhila Belhouala à partir du texte du regretté Abdelhalim Rais, « le Cri des lions » est une œuvre scénique qui allie tradition et modernité. À travers une approche expérimentale, elle offre une relecture théâtrale de la Révolution algérienne, mêlant innovation artistique et mémoire historique.
La pièce s’articule autour du personnage de François, un Français libre qui, en pleine guerre de libération nationale, transforme son domicile en refuge pour les moudjahidine. À travers cette trame, le spectacle met en lumière des figures historiques telles que Maurice Audin et Pierre Chaulet, qui ont marqué de leur engagement la lutte pour la liberté.
Le récit atteint son apogée lorsque le général Béral et ses troupes envahissent la maison de François, la transformant en centre de communication pour préparer une offensive contre « les maquisards ». S’ensuit une confrontation poignante où se mêlent amour, torture, sacrifice et héroïsme. Les scènes, d’une intensité rare, captivent le spectateur en incarnant la résistance face à l’oppression coloniale.
Ahmed, un jeune étudiant ayant abandonné ses études pour rejoindre les rangs des moudjahidines, est capturé et soumis à d’atroces tortures. Privé d’eau et de nourriture, il subit ces épreuves dans le but de le contraindre à révéler la cachette des moudjahidines. Pourtant, Ahmed reste inébranlable, refusant de trahir ses convictions ou de vendre son âme. Sa bien-aimée, Fatma, fille de Saïd, le propriétaire de la maison réquisitionnée par les colons, joue un rôle clé dans son sort, car ce sont ces derniers qui finissent par le libérer. Cependant, le jeune homme, qui a poursuivi le combat avec courage, a été lâchement assassiné par les colons.
D’une durée d’une heure, la pièce porte un message puissant et universel, célébrant le courage, le sacrifice et la solidarité face à l’oppression. À travers des personnages humains et des récits empreints de douleur et d’espoir, la pièce met en lumière l’importance de l’engagement individuel et collectif dans la quête de liberté. Elle rappelle également que la lutte pour l’indépendance fut une cause partagée, transcendant les frontières culturelles et nationales, et résonne aujourd’hui comme un appel à la mémoire et à la reconnaissance des sacrifices consentis pour la justice et la dignité.