Le Prisonnier 33 » présenté en hors compétition L’âme face à ses barreaux

Le monodrame « Le Prisonnier 33 » adapté et mis en scène par Badis Farah et produit par l’association Odyssa des arts audiovisuels de Laghouat a été présenté le 22 décembre 2024, en hors compétition au 17ᵉ Festival national du théâtre professionnel (FNTP). Cette pièce interroge les véritables frontières de la liberté et explore les prisons invisibles de l’esprit humain.

Présentée à la salle de l’ex-Casino du Théâtre municipal d’Alger-Centre, cette adaptation de l’œuvre « EL-Sadjine» d’Amal El Kardafani, interprétée par Mokhtar Zaïtari, plonge immédiatement le spectateur dans un drame social. L’histoire s’articule autour du destin brisé d’un jeune homme, victime d’une tragédie de circonstance, présent par hasard sur les lieux où un homme s’immole, il se retrouve accusé à tort de meurtre. Des témoignages falsifiés scellent son sort, le condamnant à une peine injuste et l’enfermant dans une cellule où il devra affronter bien plus que des murs.

À travers les monologues du personnage, il apparaît que les véritables prisons ne sont pas faites de murs et de barreaux, mais résident dans l’esprit et l’âme humaine. La peur, les doutes, les regrets, les conventions sociales et les traditions étouffantes deviennent autant de chaînes invisibles qui entravent la liberté de l’homme. Mokhtar Zaitri parvient à faire vivre un éventail d’émotions, alternant entre un profond chagrin et une joie éphémère.

La scénographie, signée par le comédien lui-même, se distingue par son minimalisme volontaire, accentuant ainsi l’atmosphère oppressante de l’histoire. Le choix d’un espace sombre et dépouillé, où un simple matelas poussiéreux suffit à évoquer l’univers carcéral, met en lumière la solitude et l’enfermement psychologique du personnage.

Au-delà du drame judiciaire, la pièce explore des thèmes universels : la solitude, le poids du passé, la peur de l’avenir et la quête de sens dans un monde complexe.