Les conférences du programme littéraire se poursuivent à l’espace M’hamed Benguettaf dans le cadre de la 17e édition du festival national du théâtre professionnel. Mardi 24 décembre, les spécialistes du 4e art étaient au rendez-vous avec la thématique « Le théâtre et les valeurs humaines ». Dirigés par Aboubakr Sekkini, les trois conférenciers se sont partagés les rôles pour expliquer à l’assistance la capacité du théâtre à exposer les grandes questions de l’existence.
Le professeur Kaddour Hamdani a ouvert sa présentation sur le thème « Le théâtre et les valeurs humaines » en évoquant l’essence même du théâtre comme un art capable de toucher à la fois les cœurs et les esprits. Il a rappelé que le théâtre, depuis ses origines, agit comme un miroir de la condition humaine, un espace de réflexion et d’émotion où les spectateurs sont confrontés aux enjeux fondamentaux de la vie. En posant cette introduction, il a insisté sur le pouvoir singulier du théâtre : celui de transcender les barrières culturelles et de parler directement à l’âme humaine. En convoquant des personnages universels, en créant des situations où l’émotion brute rencontre la réflexion profonde, le théâtre s’impose comme une école de vie, une tribune où s’expriment les peurs, les espoirs et les rêves des sociétés. Dans ce contexte, Hamdani a évoqué Antigone de Sophocle, chef-d’œuvre intemporel qui incarne les dilemmes éternels de l’humanité. À travers le conflit entre Antigone et Créon, il a souligné la mise en scène magistrale de valeurs comme la justice, le devoir moral, le courage face à l’autorité et la quête de vérité. Cette tragédie illustre comment le théâtre, dès l’Antiquité, interroge les spectateurs sur des enjeux essentiels, les plaçant face à leurs propres convictions.
De là, il a tracé une ligne continue à travers l’histoire du théâtre, montrant comment chaque époque a utilisé cet art pour explorer les valeurs humaines : la compassion dans les pièces de Shakespeare, la dénonciation des injustices sociales chez Brecht, ou la lutte des classes chez Samuel Beckett, ou encore l’appel à la solidarité et à la paix dans les créations contemporaines. Chaque pièce, chaque représentation, a-t-il insisté, est une invitation à réfléchir sur les valeurs qui nous définissent en tant qu’êtres humains : justice, liberté, égalité, résilience, amour ou encore responsabilité sociale. Le théâtre, selon le conférencier, ne se contente pas de refléter ces valeurs, il les questionne, les met à l’épreuve et les revitalise à travers le prisme des préoccupations de chaque époque.
Le professeur Kaddour Hamdani a ouvert sa présentation sur le thème « Le théâtre et les valeurs humaines » en évoquant l’essence même du théâtre comme un art capable de toucher à la fois les cœurs et les esprits. Il a rappelé que le théâtre, depuis ses origines, agit comme un miroir de la condition humaine, un espace de réflexion et d’émotion où les spectateurs sont confrontés aux enjeux fondamentaux de la vie. En posant cette introduction, il a insisté sur le pouvoir singulier du théâtre : celui de transcender les barrières culturelles et de parler directement à l’âme humaine. En convoquant des personnages universels, en créant des situations où l’émotion brute rencontre la réflexion profonde, le théâtre s’impose comme une école de vie, une tribune où s’expriment les peurs, les espoirs et les rêves des sociétés. Dans ce contexte, Hamdani a évoqué Antigone de Sophocle, chef-d’œuvre intemporel qui incarne les dilemmes éternels de l’humanité. À travers le conflit entre Antigone et Créon, il a souligné la mise en scène magistrale de valeurs comme la justice, le devoir moral, le courage face à l’autorité et la quête de vérité. Cette tragédie illustre comment le théâtre, dès l’Antiquité, interroge les spectateurs sur des enjeux essentiels, les plaçant face à leurs propres convictions.
De là, il a tracé une ligne continue à travers l’histoire du théâtre, montrant comment chaque époque a utilisé cet art pour explorer les valeurs humaines : la compassion dans les pièces de Shakespeare, la dénonciation des injustices sociales chez Brecht, ou la lutte des classes chez Samuel Beckett, ou encore l’appel à la solidarité et à la paix dans les créations contemporaines. Chaque pièce, chaque représentation, a-t-il insisté, est une invitation à réfléchir sur les valeurs qui nous définissent en tant qu’êtres humains : justice, liberté, égalité, résilience, amour ou encore responsabilité sociale. Le théâtre, selon le conférencier, ne se contente pas de refléter ces valeurs, il les questionne, les met à l’épreuve et les revitalise à travers le prisme des préoccupations de chaque époque.
Le théâtre algérien , un outil de résistance et de mobilisation
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Pour sa part, le professeur Hassan Tlilani a choisi de parler de l’engagement et des valeurs libératrices dans le théâtre algérien. Le théâtre algérien, a-t-il souligné d’entrée, est un théâtre de résistance. Il a toujours été en relation avec le mouvement national. Pour lui, le théâtre a été un des outils fondamentaux utilisés par le mouvement national pour éveiller les consciences et préserver l’identité nationale au XIXe siècle. Telilani a expliqué comment le théâtre algérien a entretenu une relation étroite et significative avec le mouvement national, jouant un rôle crucial dans la prise de conscience collective, la transmission de messages patriotiques et la mobilisation contre le colonialisme français.
Le théâtre algérien moderne a émergé au début du XXe siècle, dans un contexte de lutte contre l’oppression coloniale. Bien que le théâtre populaire, sous des formes traditionnelles comme les conteurs (meddahs) et les spectacles de rue dans les places publiques, fût déjà présent, le théâtre moderne s’est structuré comme un outil d’expression collective et d’éveil des consciences avec la première présentation d’une pièce totalement algérienne, Djeha de Allalou, en arabe dialectal, le 12 avril 1926. Cette pièce s’est jouée à guichets fermés durant trois jours successifs au Kursaal. Par la suite, Rachid Ksentini et plus tard Mahieddine Bachtarzi ont marqué les premières étapes de l’histoire du théâtre algérien. À travers des pièces en dialecte algérien, précise Tlilani, ils abordaient des thématiques sociales et politiques, souvent sous forme de satire ou d’allégorie, pour contourner la censure coloniale. Leurs œuvres dénonçaient les inégalités, la marginalisation culturelle et les abus de la colonisation, tout en valorisant l’identité algérienne.
Dans les années 1940 et 1950, le théâtre algérien est devenu un moyen direct de mobilisation politique. Des pièces jouées dans les cafés, les salles de quartier ou les espaces publics dénonçaient la domination coloniale et encourageaient le patriotisme. Kateb Yacine, l’un des auteurs les plus influents de cette période, a utilisé le théâtre pour cristalliser les luttes identitaires et politiques des Algériens. Sa pièce emblématique, Le Cadavre encerclé, est une œuvre majeure qui explore de manière puissante les traumatismes de la colonisation et de la guerre d’Algérie et qui a eu l’effet d’un tremblement de terre dans les esprits des Européens.
Pendant la guerre d’indépendance (1954-1962), le théâtre a pris un rôle encore plus stratégique. Les troupes théâtrales clandestines, soutenues par le Front de Libération Nationale (FLN), jouaient des pièces pour galvaniser les foules dans les maquis et les zones rurales. La Troupe du FLN, créée en 1958 et dirigée par Mustapha Kateb, a utilisé le théâtre, les chants et les danses pour soutenir la lutte pour l’indépendance algérienne, en galvanisant les combattants même dans les djebels et en sensibilisant l’opinion internationale. Ses œuvres, jouées dans les maquis ou à l’étranger, célébraient la résistance, dénonçaient les atrocités coloniales et portaient un message d’espoir. À travers ces créations, elle a forgé une identité nationale unifiée autour des valeurs de liberté et de solidarité. Malgré les conditions précaires, elle a laissé un héritage artistique puissant, où l’art est devenu une arme essentielle de résistance.
Le tour est ensuite revenu à l’enseignante Djamila Zegaï pour exposer un exemple du rôle des valeurs humaines dans le théâtre à travers la pièce Wesswassa. Une œuvre qui met en scène les pensées et les sentiments d’un homme qui attend son exécution, livrant une réflexion profonde sur la peine de mort, le sentiment du condamné, son état d’esprit et la condition humaine. Les tiraillements internes, souvent métaphysiques, et le jeu exceptionnel de l’acteur Bahaha dans ce monodrame existentiel ont, selon elle, rehaussé cette pièce, soulignant le rôle des valeurs humaines dans le théâtre.
Pour sa part, le professeur Hassan Tlilani a choisi de parler de l’engagement et des valeurs libératrices dans le théâtre algérien. Le théâtre algérien, a-t-il souligné d’entrée, est un théâtre de résistance. Il a toujours été en relation avec le mouvement national. Pour lui, le théâtre a été un des outils fondamentaux utilisés par le mouvement national pour éveiller les consciences et préserver l’identité nationale au XIXe siècle. Telilani a expliqué comment le théâtre algérien a entretenu une relation étroite et significative avec le mouvement national, jouant un rôle crucial dans la prise de conscience collective, la transmission de messages patriotiques et la mobilisation contre le colonialisme français.
Le théâtre algérien moderne a émergé au début du XXe siècle, dans un contexte de lutte contre l’oppression coloniale. Bien que le théâtre populaire, sous des formes traditionnelles comme les conteurs (meddahs) et les spectacles de rue dans les places publiques, fût déjà présent, le théâtre moderne s’est structuré comme un outil d’expression collective et d’éveil des consciences avec la première présentation d’une pièce totalement algérienne, Djeha de Allalou, en arabe dialectal, le 12 avril 1926. Cette pièce s’est jouée à guichets fermés durant trois jours successifs au Kursaal. Par la suite, Rachid Ksentini et plus tard Mahieddine Bachtarzi ont marqué les premières étapes de l’histoire du théâtre algérien. À travers des pièces en dialecte algérien, précise Tlilani, ils abordaient des thématiques sociales et politiques, souvent sous forme de satire ou d’allégorie, pour contourner la censure coloniale. Leurs œuvres dénonçaient les inégalités, la marginalisation culturelle et les abus de la colonisation, tout en valorisant l’identité algérienne.
Dans les années 1940 et 1950, le théâtre algérien est devenu un moyen direct de mobilisation politique. Des pièces jouées dans les cafés, les salles de quartier ou les espaces publics dénonçaient la domination coloniale et encourageaient le patriotisme. Kateb Yacine, l’un des auteurs les plus influents de cette période, a utilisé le théâtre pour cristalliser les luttes identitaires et politiques des Algériens. Sa pièce emblématique, Le Cadavre encerclé, est une œuvre majeure qui explore de manière puissante les traumatismes de la colonisation et de la guerre d’Algérie et qui a eu l’effet d’un tremblement de terre dans les esprits des Européens.
Pendant la guerre d’indépendance (1954-1962), le théâtre a pris un rôle encore plus stratégique. Les troupes théâtrales clandestines, soutenues par le Front de Libération Nationale (FLN), jouaient des pièces pour galvaniser les foules dans les maquis et les zones rurales. La Troupe du FLN, créée en 1958 et dirigée par Mustapha Kateb, a utilisé le théâtre, les chants et les danses pour soutenir la lutte pour l’indépendance algérienne, en galvanisant les combattants même dans les djebels et en sensibilisant l’opinion internationale. Ses œuvres, jouées dans les maquis ou à l’étranger, célébraient la résistance, dénonçaient les atrocités coloniales et portaient un message d’espoir. À travers ces créations, elle a forgé une identité nationale unifiée autour des valeurs de liberté et de solidarité. Malgré les conditions précaires, elle a laissé un héritage artistique puissant, où l’art est devenu une arme essentielle de résistance.
Le tour est ensuite revenu à l’enseignante Djamila Zegaï pour exposer un exemple du rôle des valeurs humaines dans le théâtre à travers la pièce Wesswassa. Une œuvre qui met en scène les pensées et les sentiments d’un homme qui attend son exécution, livrant une réflexion profonde sur la peine de mort, le sentiment du condamné, son état d’esprit et la condition humaine. Les tiraillements internes, souvent métaphysiques, et le jeu exceptionnel de l’acteur Bahaha dans ce monodrame existentiel ont, selon elle, rehaussé cette pièce, soulignant le rôle des valeurs humaines dans le théâtre.