Comment avez-vous abordé le texte « Al Ikhtiyar » ?
Dans le contexte des célébrations du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, nous avons voulu traiter d’un aspect moins souvent abordé : celui du choix d’engagement. Nous avons cherché à montrer que la révolution n’a pas concerné uniquement les classes populaires ou défavorisées, mais a mobilisé toute la société, y compris les plus privilégiés.
Le personnage d’El Hadi, médecin issu d’une famille aisée, illustre bien ce point.
Nous voulions démontrer que l’accomplissement humain passe par l’engagement pour la liberté de son peuple, quel que soit son statut social. Ce choix, ce sacrifice personnel pour une cause collective, est fondamental pour atteindre la liberté intérieure. Notre propos était de démontrer que l’être humain ne peut atteindre la complétude que lorsqu’il libère son pays.
De quelle manière avez-vous mis en scène la question du choix ?
Je souhaitais éviter les stéréotypes et les clichés ainsi que la création épique souvent associée à ce genre de sujet. Nous avons opté pour un drame psychologique où le cœur de l’histoire réside dans le dilemme intérieur du personnage. El Hadi est tiraillé entre son confort personnel et l’appel à la révolution, et dont l’issue sera une décision réfléchie et sans regrets. Le défi était de repenser cette tension intérieure sans recourir à des effets spectaculaires. J’ai donc choisi de travailler sur la forme en repensant la disposition scénique. Si l’idée de la révolution est évidemment au cœur du spectacle, j’ai souhaité faire un travail sur l’intimité du personnage, afin que le spectateur ressente ce conflit intérieur tout au long de la pièce.