Quelle a été la principale difficulté rencontrée lors de la création de « Hadjr Sabr », et comment avez-vous surmonté cet obstacle ?
La valeur du bénévolat dans la présentation de spectacles réside dans la passion et l’engagement de l’équipe. En tant que professionnels, nous avons l’habitude de travailler avec une rémunération, mais pour « Hadjr Sabr », nous avons décidé de nous lancer dans une expérience différente. Face à l’absence de soutien financier ou à son insuffisance, nous avons choisi de mettre notre savoir-faire au service du théâtre de manière bénévole. Nous avons fait de notre mieux pour que cette initiative réussisse, car elle vise avant tout à servir l’art théâtral, même en l’absence de financement direct.
Comment avez-vous construit la pièce « Hadjr Sabr » d’un point de vue artistique ?
J’ai basé la construction sur la méthode brechtienne, en orientant les comédiens à jouer d’une manière qui reflète une certaine distanciation par rapport aux personnages. L’idée est de faire ressortir les émotions des acteurs tout en les guidant à éviter de se fondre totalement dans leurs rôles. Cela permet de mettre en lumière non seulement le contenu émotionnel, mais aussi de susciter une réflexion plus profonde chez le spectateur sur les thèmes abordés, comme les blessures laissées par la décennie noire.
Pourquoi avoir choisi de traiter le sujet de la décennie noire dans cette pièce ?
Le choix de traiter de la décennie noire a pour but de rendre hommage aux femmes qui ont enduré des souffrances dans un contexte où elles étaient souvent les premières victimes de l’extrémisme. En parallèle, nous avons voulu aborder d’autres problématiques sociales, telles que la hiérarchie sociale, en attendant de présenter cette pièce sur les scènes théâtrales. C’est une manière de faire face aux cicatrices laissées par cette période tout en mettant en lumière des aspects essentiels de la société algérienne à travers le prisme du théâtre.