Nabila Ibrahim présente « ART » au TNA

C’est en tant qu’étudiante soutenant son Master 2 en « mise en scène » à l’ISMAS, que Nabila Ibrahim a présenté, le samedi 02 octobre 2021 sur la scène de la grande salle Mustapha-Kateb du Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi, son spectacle de fin d’études intitulé « ART ».

Cette représentation au TNA s’inscrit dans le cadre de la convention de partenariat et de suivi pédagogique, signé l’an dernier entre notre établissement et l’ISMAS (Institut supérieur des Métiers des Arts du spectacle et de l’Audiovisuel) ; elle entre également dans le cadre de la deuxième phase du Master 2 – spécialité Mise en scène – de Nabila Ibrahim. Pour la première phase, l’étudiante a présenté un mémoire intitulé « L’usage du monologue dans la pièce de Yasmina Reza, la pièce théâtrale ‘ART’ comme exemple ».

La trame de la pièce « ART » tourne, en apparence, autour de l’art – comme son titre l’indique –, et raconte l’histoire de trois amis de longue date (15 années d’amitié), Mouh, Kamel et Yacine). L’histoire commence effectivement lorsque Mohamed achète une toile peinte en blanc, qu’il a payée très chère. Cette acquisition l’a rendu heureux, contrairement à Kamel qui ne partage pas son enthousiasme, s’étonnant même du comportement de son ami. Naît alors un conflit entre les deux hommes, c’est alors que les rejoint Yacine, et tente d’apaiser les tensions.

La tension entre les trois hommes atteint son paroxysme, transformant ainsi l’espace (scénique) en une arène de combat. Cet échange « musclé » fera tomber les masques !

Selon la metteuse en scène de la pièce, Nabila Ibrahim, « ‘Art’ est une pièce basé sur la performance du comédien, en premier lieu », c’est pour cette raison qu’elle a renoncé à tous les effets scéniques, préférant axer son travail sur les monologues intérieurs, qui sont considérés comme un véritable examen démontrant la créativité de l’auteur et les capacités d’interprétation du comédien.

Pour sa mise en scène, Nabila Ibrahim a travaillé sur deux facteurs : l’idée principale du texte, et la nature du conflit. Pour elle, l’idée principale se situe dans « l’importance d’accepter l’autre tel qu’il est, sans vouloir le changer pour lui imposer nos idées personnelles. » Elle a également mené un travail de recherche sur les mots clés, aussi bien pour la théorie (le mémoire) que pour la partie pratique (la mise en scène). Pour elle, ces mots sont au nombre de trois : amitié, sacrifice et solidarité. Elle a, en outre, utilisé des archétypes pour construire ses personnages, en considérant Kamel comme « le conservateur » du groupe, Mohamed comme « le contemporain », et Yacine comme « l’hésitant », et ce, pour souligner la tension entre les personnages. Cette tension se situe dans « les rapports humains » entre les trois archétypes, et une fois suffisamment caractérisés, ces personnages feront apparaître les valeurs du texte (amitié, sacrifice, solidarité).

Par ailleurs, la pièce théâtrale « ART » a été traduite du français vers l’arabe par Yacine Zaïdi, qui campe un des trois rôles principaux, aux côtés de Kamel Bouakkaz et Mohamed-Seghir Bendaoud. La création lumière a été confiée à Abdelghani Maazouz, alors que la scénographie est signée Abderrahmane Zaâboubi. La pièce est l’œuvre et le grand succès de Yasmina Reza. Elle a été traduite en 35 langues et mises en scène dans de nombreux pays (mais reste inédite dans le monde arabe).

Pour rappel, Nabila Ibrahim a mis en scène « Ar-Rahina », « Ahitous » et « Moukalama makhfiya ». Elle a également été assistante à la mise en scène aux côtés d’Ahmed Khoudi pour « Macbett », Fouzia Ait El Hadj pour « Radjîne Radjîne », et d’Ahmed Rezzak pour « Chariê el mounafiqine ». Elle a, enfin, joué dans plusieurs spectacles, en tant que comédienne, et participé à des résidences et ateliers de formation.