C’est dans le faste et l’émotion que s’est ouverte la 17e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP), au majestueux Théâtre National Mahieddine Bachtarzi (TNA). Cette édition, qui se tient du 20 au 30 décembre 2024, prend une résonance particulière en cette année de célébration des 70 ans de la Révolution algérienne, en rendant hommage à une figure emblématique du 4e art Nadia Talbi.
Mohamed Yahiaoui, commissaire du festival, a exprimé avec ferveur sa gratitude envers cette grande dame du théâtre algérien, dont le nom éclaire cette édition. « C’est une preuve de notre conviction profonde dans la puissance du théâtre et son rôle indispensable pour la société et la culture », a-t-il déclaré devant une salle comble, écho vibrant d’un art qui ne cesse de fédérer.
Prenant la parole, Zouhir Ballalou, ministre de la Culture et des Arts, a salué les artistes qui, depuis des générations, honorent le 4e art algérien. Il a rappelé l’apport inestimable de figures historiques comme Mahieddine Bachtarzi et leur rôle dans l’éveil politique et culturel du peuple, notamment à travers leur engagement dans le mouvement national et la troupe du FLN. « Le théâtre n’est pas un simple divertissement, mais une mission, une flamme qui éclaire les consciences », a-t-il affirmé, soulignant le lien indéfectible entre art et engagement.
Le ministre a également tenu à rendre hommage aux personnes à mobilité réduite, invitant les responsables des théâtres régionaux et des maisons de la culture à garantir l’accessibilité de leurs établissements. « Ces lieux de culture doivent être des espaces inclusifs, ouverts à tous, sans distinction », a-t-il insisté, lançant un appel pour faire du théâtre un véritable creuset de diversité. Il a évoqué l’importance à donner au théâtre pour enfants.
Enfin, il a salué les troupes algériennes qui ont récemment brillé sur les scènes internationales, remportant des distinctions prestigieuses en Égypte, Jordanie et Tunisie. Ces succès, a-t-il souligné, illustrent le rayonnement croissant du théâtre algérien, vecteur de fierté et d’identité.
Le moment d’hommage à Nadia Talbi a été l’apothéose de cette soirée inaugurale. Invitée sur scène par le commissaire et le ministre de la Culture et des Arts, l’artiste, entourée de ses pairs, a reçu un hommage émouvant et sincère. Fadhila Hachmaoui, Fatiha Soltane, Mustapha Ayad et Mohamed Adar se sont succédés pour saluer son parcours exceptionnel, tandis que les applaudissements, longs et chaleureux, témoignaient de l’admiration unanime du public. Les larmes aux yeux, Nadia Talbi a exprimé sa gratitude : « Je suis profondément touchée par ce geste, et cet hommage restera à jamais gravé dans mon cœur. »
Le jury du festival, composé de Lakhdar Mansouri, critique et enseignant universitaire, accompagné de Youcef Taouint, Dalila Nouar et Sensabil Baghdadi, est monté sur scène pour réaffirmer à son tour son respect et son estime pour la carrière de cette grande figure.
La soirée s’est poursuivie avec le spectacle inaugural « 70 ans fi ghramek » de Mohamed Charchal. Dans une mise en scène soignée, l’œuvre a transporté les spectateurs à travers les décennies dorées du théâtre algérien, rendant hommage aux grandes figures et revisitant des extraits de pièces cultes. Ce spectacle a brillamment évoqué l’héritage des précurseurs, offrant une fresque où se mêlent mémoire et créativité.
Placée sous le signe de l’hommage à Nadia Talbi et du souvenir de la lutte pour l’indépendance, cette édition s’annonce comme un carrefour où traditions et promesses s’entrelacent pour célébrer l’âme vibrante du théâtre algérien.
