« Zahrat er-Riman tantafidh » du Théâtre régional d’Adrar Une épopée du peuple algérien

Le Théâtre régional d’Adrar a inauguré, samedi 21 décembre, la compétition de la 17e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP), avec la représentation de la pièce « Zahrat er-Rimal tantafidh » (la rose des sables se révolte), écrite par Akram Atma et mise en scène par Lotfi Bensebaâ. Ce spectacle, produit dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, a mis en lumière le combat libérateur et l’engagement du Grand Erg occidental pour l’indépendance du pays, à travers l’histoire d’un groupe de révolutionnaires dirigés par le martyr El-Hachemi Mohamed dit Bounafaâ.
La pièce s’ouvre sur une succession de scènes qui mettent le spectateur dans l’ambiance du Sahara, où nous prenons connaissance des modes de vie et de la piété de ses habitants. Nous avons également constaté, à travers ses séquences, la dureté de l’existence dans ces territoires arides, et surtout l’injustice du système colonial français qui a saisi cette problématique climatique pour exercer ses exactions en privant la population d’eau et des éléments les plus rudimentaires de la vie.
Un jour, un caïd propose à des jeunes de rejoindre l’unité des méharistes de l’armée coloniale pour le ratissage des frontières. Ces jeunes sont face à un dilemme vis-à-vis d’eux-mêmes, et font face au refus de leurs proches. Ils finissent par accepter cette proposition à contrecœur, pour subvenir aux besoins de leurs familles, et surtout pour s’entraîner et se préparer à affronter le colonisateur français qui a fait de leur vie un enfer.
Lorsque l’ordre de traquer le moudjahid Hamma Lakhdar est formulé à ce groupe de méharistes par l’armée, ils refusent catégoriquement et se révoltent. C’est à ce moment que Bounafaâ, dont la pièce s’inspire de sa propre histoire, rencontre un émissaire du colonel Lotfi, et tous deux unissent leurs forces pour mener la bataille de Hassi Saka.
Cette victoire des moudjahidine effraie l’armée coloniale. Ainsi, le sinistre Bigeard, accompagné de plus de 1700 parachutistes, se rend sur place pour écraser les résistants. L’armée coloniale eut recours au gaz moutarde, alors interdit à l’époque par les instances internationales et ce, pour asphyxier les moudjahidine, lors d’une bataille, en novembre 1957. Ce sacrifice et cette douloureuse mémoire ont été transmis d’une belle manière scéniquement. Cependant, le metteur en scène a choisi de finir sur une note d’espoir nous restituant quelques belles images de l’indépendance. Il s’est également particulièrement illustré dans la direction d’acteurs, et dans les nombreuses propositions et autres références qu’il a réussi à traduire scéniquement. L’univers artistique de Lotfi Bensebaâ s’est exprimé merveilleusement pour raconter une histoire de révolte, de résistance et de lutte d’un peuple pour le recouvrement de sa souveraineté.